Lecture : Queenie, Candice Carty-Williams

Nous sommes à la fin du mois de février et c’est le premier article de l’année sur le blog. Yay. Je ne sais même pas quoi dire concernant cette absence. Si ce n’est que, parfois, ça devient compliqué pour moi de trouver comment m’exprimer. Il y a tellement de choses que je voudrais dire, mais les mots viennent parfois à me manquer. Des tas de choses se passent dans le milieu du livre et de l’édition. De nombreuses conversations importantes ont lieu et je voudrais amener ma voix au débat. Mais je ressens parfois une forte pression et je me sens dépassée à la fois par les évènements et mes sentiments. Il y a aussi cette question qui revient sans arrêt : est-ce que ce que j’ai a dire est important ? Bref, ce début d’année a été compliqué sur certains points et j’ai décidé de simplement me concentrer sur moi. Après tout ce blog est un lieu sûr pour moi, et je l’espère aussi pour vous qui me lisez. ❤

Avant de vous présenter le livre une mise en garde s’impose : Queenie n’est pas une comédie. Et ce n’est certainement pas un livre pour tout le monde. C’est roman dur, sombre et difficile. Il y a de nombreux Trigger Warning a prendre en compte dans cette lecture. Il aborde des sujets tels que le racisme, le fétichisme racial, la violence sexuelle, la violence physique, la violence mentale, la violence faite aux enfants.

J’ai découvert Queenie il y a quelques années déjà, grâce à instagram et les quelques comptes anglophones que je suis. J’ai tout de suite été charmée par la couverture et le titre. Et j’ai instantanément eu un pincement au cœur, parce qu’à l’époque je n’imaginais pas qu’un livre comme Queenie soit un jour traduit en France. Un livre qui met en avant une femme noire ? Ha. Ce n’est pas franchement ce qu’on préfère mettre en avant dans l’édition française. Alors je me suis résignée : je ne connaitrais jamais cette histoire. Et ça m’a rendu triste parce qu’à ce moment là j’ai réalisé les manquements de notre monde de l’édition. Dès les premiers articles de ce blog je l’ai dit : la représentation compte. Il est important de ne pas tout le temps voir le même type de personnages dans nos lectures. Et plus j’avance dans la vie et plus je me demande : pourquoi les personnages qui me ressemblent ne sont jamais au centre de l’histoire ? Ou alors pourquoi sommes nous toujours là pour nous trainer tout les malheurs du monde ? Avec Queenie, je pensais avoir trouvé une histoire qui mettait en avant une femme noire de façon drôle et légère. J’avais tort.

Queenie sort d’une longue relation avec Tom, son petit-ami blanc. Et il ne faut pas longtemps pour réaliser que Tom n’est pas vraiment le prince charmant que Queenie voit en lui. Principalement parce qu’il ne la défend jamais face aux remarques raciste de sa famille, ou simplement la façon dont il la traite en général. Les hommes sont le grand problème de Queenie. Elle enchaine les mauvais plans, les histoires foireuses et les relactions sexuelles plus que douteuses. J’ai eu envie de la secouer plus d’une fois. En vérité on passe le roman à assister à une mauvaise décision après l’autre.

En suivant Queenie on rencontre ses collègues et amies. Certaines d’entre elles sont … épuisantes. Mais, elle a aussi de bonnes amies qui savent l’entourer avec l’amour et le soutient dont elle a besoin. Sa famille aussi est loin d’être parfaite, on peut parfois trouvé un manque de soutient ou de compréhension. Même si on sent qu’on est plus face à un manque de compréhension qu’à une envie de nuire.

Voir Queenie se débattre avec tout ses traumas peut parfois être épuisant. C’est peut être pour ça que j’ai eu besoin d’une pause dans ma lecture, ça et le fait que je l’ai lu en anglais. J’ai apprécié que Queennie mette en avant des situation très réelle comme la gentrification du quartier où elle a grandit, ou encore les situations tendues au travail en tant que femme noire. J’ai aimé le fait qu’on est à peu près le même âge et que Queenie soit une milléniale qui se pose certaines questions qui me traversent également. J’ai eu l’impression qu’elle pouvait être n’importe quelle femme. Même si ça aurait été mieux qu’elle soit une femme avec moins de bagages.

Mais les bagages ont leur importance, l’histoire compliqué de Queenie est une réalité malheureusement. Et ça peut rendre la lecture vraiment très difficile. Le roman est présenté comme une comédie, et si quelques passages m’ont fait sourire je n’ai jamais rit. Les maisons d’éditions étrangères comme françaises, donnent l’impression qu’il s’agit d’une nouvelle Bridget Jones, et je pensais vraiment lire un livre comme ça en commençant. Mais on en est loin. Queenie n’est pas une chick-lit pleine de blagues et de situations cocasses. C’est un drame, où on suit une femme qui a réellement du mal à se sortir de la chute auto destructrice dans laquelle elle se trouve.

Je pense que lire le roman en anglais m’a permit d’avoir une certaine distance par rapport à certaines choses. Mais cela n’a pas empêché que je sois choquée par la violence des situations. Cependant j’ai ressenti une réelle affection pour le personnage de Queenie. Je voulais qu’elle s’en sorte, qu’elle aille mieux, qu’elle arrête de toujours se mettre dans les pires situations. J’avais l’espoir de la voir trouver une meilleure voie.

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